La question nous est souvent posée, du passé du bâtiment accueillant la Fondation. Les sources ne sont pas riches, mais voici quelques informations plus ou moins précises :
A partir du XIVe siècle, se situait en cet emplacement le collège Saint-Martial fondé en 1359 par le pape Innocent VI, dans la maison du Chevalier et capitoul Guillaume Pons de Morlan.
En 1792, une partie du collège est louée pour établir le Théâtre de la Liberté et de l'Égalité (nommée par les Toulousains, peu républicains, Salle Saint-Martial). La Salle du Capitole voisine, devenue Théâtre de la République à la Révolution, se détériore au point d'être fermée en 1800. La salle de spectacle prend place dans le jardin du collège. Des pièces révolutionnaires y seront jouées, le répertoire classique sera républicanisé. Peu entretenues, les deux salles menaçant de tomber en ruines seront définitivement fermées en 1808, rendant à un Théâtre du Capitole rénové ses fonctions.
Au début du XIXe siècle (1811), la place du Capitole bénéficie d'un programme d'embellissement, sur les plans de l'architecte J.-P. Virebent ; les façades du numéro 3 n'échapperont pas à cette uniformisation stylistique aujourd'hui encore jalousement protégée.
Dans les années 1880-90, le Grand Café Divan, dont le directeur est Jules Baqué, occupe le 3 place du Capitole, englobant l'emplacement de la Fondation. En atteste une insertion publicitaire dans le journal "Le Midi Artiste" de 1883.
Entre 1910 et 1921, le 3 place du Capitole accueillait une armurerie, mais il n'est pas certain qu'elle se soit située au rez-de-chaussée de l'immeuble.
Une photographie datée du 16 septembre 1944, prise lors de la venue général de Gaulle à Toulouse, indique que l'emplacement actuel de la Fondation se trouvait partagé entre, d'une part, un restaurant, d'autre part un fournisseur de tabac / papeterie, "Au paradis des fumeurs". Cette enseigne, apparue dès le début du XXe siècle, existe toujours en novembre 1951.
Un magasin d'électroménager, à la fin des années 1960 et au milieu des années 1970. L'enseigne du lieu est alors "Ceramica".
Il semble qu'entre 1975 et la fin des années 1980, le local n'ait pas connu d'activité, avant l'arrivée de la Caisse d'Épargne entre ses murs.
L'histoire de l'espace écureuil débute en 1992 ; il occupe alors les quatre caves voûtées situées sous l'agence Caisse d'Épargne du 3 place du Capitole, inaugurée en juin 1992. Le temps d'un été, y ont déjà été exposés les travaux d'un jeune peintre-décorateur toulousain.
Ce lieu atypique acquiert le nom d'« espace écureuil » en septembre 1992, et présente sous cette appellation des œuvres du fonds du Musée d'Art Moderne de Toulouse, avec le concours d'Alain Mousseigne qui deviendra par la suite directeur du Musée des Abattoirs.
Rapidement, le fonctionnement du lieu d'exposition subit le rythme de l'agence, qui ne favorise pas les visites (pas plus de 80 personnes par semaine...). De décembre 1992 à janvier 1993, la seconde exposition, d'un jeune talent régional, rencontre un succès plus important, en raison notamment d'une communication nourrie autour de l'événement. Mais clairement, il semble intimidant ou peu naturel pour le public d'accéder à l'exposition en passant par l'agence.
Le projet est temporairement abandonné, une solution recherchée.
En juin 1993, Blanche-Marie Aussenac, première directrice de l'espace, est chargée de proposer un projet d'animation pour le lieu. Elle travaille avec Michel Ramonet, directeur de la communication institutionnelle de la Caisse d'Epargne de Midi-Pyrénées.
La fermeture de l'agence est acceptée, elle rejoint en mars 1994 l'agence Caisse d'Épargne de Jean Jaurès.
Un lieu d'exposition d'art contemporain occupera désormais exclusivement le 3 place du Capitole.
1994
1995
1996
1997
1998
1999
2000
2001
2002
2003
Le lieu, d'une surface d'environ 400 m2, dispose d'un rez-de-chaussée de 190 m2 (hauteur sous plafond maximale de 3,5 mètres) et de quatre caves voûtées en brique, typiques de l'architecture toulousaine.
Dès les premières lignes du projet, est soulignée la volonté de mettre en place une programmation pertinente, ne cédant ni aux modes, ni aux attraits de l'événementiel. Ouvert de 10 à 19 h, l'Espace Écureuil accueille occasionnellement des manifestations en soirée ou le dimanche.
Le projet très ambitieux de maintenir le rythme d'une conférence par semaine et de dix expositions par an ne sera pas réalisable, et ces dernières se succéderont progressivement tous les deux mois (c'est encore le cas aujourd'hui).
A l'époque de la création de l'Espace Écureuil, seuls trois lieux culturels sont mécénés à Toulouse par des entreprises :
Initiative locale - et sans équivalent - de la Caisse d'Épargne Midi-Pyrénées, l'entreprise choisit de ne pas cibler l'activité de son espace d'exposition sur les pratiques amateurs, à la différence d'autres banques.
Cette volonté de diffuser la création actuelle est encouragée par la rareté des lieux d'exposition d'art contemporain sur Toulouse, en attente du Musée des Abattoirs qui ne verra le jour qu'en 2000. De plus, la période est alors aux restrictions budgétaires en matière de culture. L'art contemporain connaît dans les années 1990 une crise, choisir de le représenter est une prise de risques, notamment car les plasticiens exposés ne sont pas toujours soutenus par des galeries ou reconnus par les professionnels. Pour la Caisse d'Épargne, l'espace doit être moteur de l'activité culturelle régionale et renforcer son image, les valeurs de proximité et d'engagement qu'elle défend. Elle pense également répondre à une attente des artistes régionaux.
L'Espace Écureuil sera attentif à la qualité des expositions, qu'il présente des artistes de renom ou régionaux, et se voudra ouvert à un large public, encouragé par sa gratuité et sa situation géographique avantageuse, au centre de la ville.
Plusieurs années durant, un catalogue sera édité pour chaque exposition.
Très tôt, l'espace s'ouvre aux établissements scolaires à l'occasion de remises de prix et du projet pédagogique - renouvelé chaque année depuis cette période, invitant enfants et parents, même peu attirés par l'art contemporain, à découvrir le lieu. A la différence d'autres lieux, l'espace écureuil s'engage auprès d'établissements géographiquement éloignés, ne ciblant pas uniquement son action sur les publics scolaires de proximité. Une présentation de l'exposition, des documents sont proposés aux professeurs après son ouverture, afin qu'ils préparent leur visite avec les élèves.
La visibilité de l'Espace Écureuil sera pendant plus de vingt ans rendue difficile par la présence d'un distributeur automatique de la banque, situé entre ses deux portes sur la façade. Souvent confondu avec une agence, son architecture intérieure en conservera les traces jusqu'aux importants travaux de 2016-2017. Les murs seront longtemps peints d'un rose saumon clair. Le mobilier datant de l'agence et des premières heures du lieu culturel, ne disparaîtra quant à lui que très progressivement des locaux.
1996
1997
1998, l'entrée
2005
2006
La Fondation conserve en façade son nom d'«Espace Écureuil» qui était celui de l'agence bancaire, entraînant quelques confusions prévisibles, renforcées par la présence d'un distributeur entre les deux portes (supprimé que lors des travaux de mise aux normes en 2015).
Les partenariats avec les structures régionales se multiplient : partenariat biannuel avec l'université du Mirail (exposition en écho à un colloque organisé par l'université ; accueil d'artistes en résidence et coédition avec le centre d'art contemporain de Colomiers) ou encore partenariat avec le tissu associatif local.
D'autre part, la Fondation est membre du réseau Pink Pong et partenaire du Printemps de septembre.
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FONDATION D'ENTREPRISE ESPACE ÉCUREUIL POUR L'ART CONTEMPORAIN - 3 PLACE DU CAPITOLE - 31000 TOULOUSE |