PQSU, Pourvu qu'elle soit utile
Sandra Lorenzi
Du 14 janvier au 5 mars 2016
À travers une pratique d'écriture, de sculpture et d'installation, Sandra Lorenzi développe
un travail critique et réflexif sur les fondements culturels et politiques de nos sociétés
contemporaines.
Puisant dans la polysémie des formes qui nous entourent, elle déploie un langage où symbolique et philosophie s'entremêlent, questionnent les limites de l'art comme médium et fabricateur de pensée. Du dicible à l'indicible, sa pratique oscille en un va-et-vient constant d'une dimension à l'autre du réel, de la plus commune à la plus distanciée.
Pour la Fondation espace écureuil, elle propose une exposition résonnant avec l'atmosphère
bureaucratique de l'open-space nouvellement établi de la Caisse d'Epargne. Le titre «PQSU»,
Pourvu qu'elle soit utile, lui a été directement inspiré par une citation du philosophe anglais Jeremy Bentham : « La France, de tous les pays celui où une idée nouvelle se fait le plus aisément pardonner, pourvu qu'elle soit utile ; la France, vers laquelle tous les yeux se tournent, et de qui l'on attend des modèles pour toutes les parties de l'administration, est le pays qui semble promettre au projet que je vous envoie sa meilleur chance ».
Extrait de Lettre de M. Jeremy Bentham à M. J. Ph. Garron, député à l'Assemblée nationale, 25 novembre 1791.
Pourvu qu'elle soit utile... C'est donc sur cette simple conjonction que se construit ce nouveau chapitre, avec comme fil rouge, la quête du «bien-être», ou plus précisément : «The Greatest Happyness Principle». Du XVIIIe siècle jusqu'à nos assemblées contemporaines, nous poursuivons bien toujours cet idéal, promesse du «vivre ensemble».
C'est donc à travers un parcours croisé d'installations et de citations, tantôt prophétiques, tantôt politiques, que le visiteur sera amené à le poursuivre et le questionner.
D'un mur d'imprimante scandant les mots du philosophe, à une mer de tranquillité elle-même scandée par le rythme des vagues, la métaphore se file : l'eau, le sel, les palmiers, se mettre les pieds dans l'eau et la tête dans le bocal...
Mais le bureau pourrait lui-aussi se transformer en vaisseau.
L'enjeu est peut-être bien ici, d'une parole et d'une promesse à l'autre, pourvu qu'elle soit finalement utile au déplacement.
Photos de l'exposition François Talairach