Black Incarnation

Avec les œuvres de Ferréol Babin, Marta Bakowski, Alfredo Da Silva, Didier Fiuza Faustino,Thomas Fougeirol, José Lévy, Nathalie Lété, Louisélio, Mona Oren, Julie Rothhahn, Nelly Saunier, Guillaume Viaud, Manuel Volmar.

exposition du 11 mars au 29 avril

vernissage le mardi 21 mars à 18h30

Edition 2017 de la Biennale Passage(s) Design(s) Noir(s),
Organisée par l'ISCID - Institut Supérieur d'Arts Appliqués couleur, image, design (Université de Toulouse 2)

En accueillant l'édition 2017 de la Biennale Passage(s) Design(s) Noir(s), la Fondation Espace écureuil interroge la couleur Noire dans nos espaces de vie, notre environnement, nos objets, nos vêtements et même notre nourriture. Exposition collective, elle propose d'embrasser les symboliques du noir à travers l'art du design, rencontrant des artistes aux pratiques et médiums variés : objets, installations, performances.
> Nathalie Lété confesse ses peurs dans un travail de céramique illustratif et narratif où le noir s'apparente aux angoisses de chacun.
> Manuel Volmar sculpte le bois pour en révéler la matière, amoureusement charnelle et dense.
> Mona Oren dompte la lumière pour dresser des œuvres intimes, de l'ordre de la magie pour voyager dans le noir profond.
>Constance Guisset magnifie par le noir les lignes de ses meubles pour offrir un design moderne et humble.

D'autres designers seront à découvrir et même à déguster !
Cet espace temps autour du noir offre une parenthèse intime, invitant le public à explorer, toucher, se livrer, découvrant avec sensibilité l'œuvre de ces designers et les secrets de cette couleur aussi mystérieuse qu'élégante ou terrifiante.

Commissaire invitée : Vanessa Causse

>> Dossier de presse de la Biennale Passage(s) - 3ème édition : Design(s) Noir(s)

>> Médiation

>> Fiche pédagogique

Photos d'exposition : François Talairach

TEXTES SUR LES CREATEURS DE BLACK INCARNATION

MANUEL VOLMAR


Les pièces de Manuel Volmar témoignent du passage d'un statut naturel à un état urbain. La couleur traduit les émotions en un chemin de lignes graphiques, presque textiles, qui sillonnent les pièces et les photographient, telles des veines creusées dans la chair du bois. Un dialogue cohérent se tisse, presque brut, où la force de la nature et des matériaux sont mis à nu.

L'objet de design n'est pas ici contours mais nuances, sinuosités, interstices jouant avec la lumière et sa profondeur.

Pièces exposées :
Bois, laiton, 2017

GUILLAUME VIAUD

Specimen est une réinterprétation en relief de la série des tests de Rorschach. Ces tests psychologiques visent à évaluer, à partir de tâches d'encre aux formes spécifiques, les traits de la personnalité du patient, ses angoisses, ses vulnérabilités...
Empruntant à la fois au langage de l'entomologie (étude des insectes) et de la psychanalyse, les compositions symétriques de Guillaume Viaud sont élaborées à partir de carénages de motos. Le noir associe aux références à l'évaluation psychologique, le vocabulaire d'un univers industriel normé.
Ainsi une dualité s'installe, entre le factuel et l'émotionnel.

Pièces exposées :
Specimen #2, 2011
Specimen #4, 2012
Specimen #5, 2012
Specimen #6, 2012
Modèles réduits et peinture aérosol
35 x 35 x 6 cm

Ferréol Babin


Fusion est un projet conçu à partir d'un matériau brut et naturel qui progressivement s'estompe et se lisse, se transformant en un élément créé par l'homme. Etrange et non identifiable, l'objet oscille entre archaïque et technologique. Sa silhouette noire conjugue rigueur industrielle et surface minérale.
La fusion semble figée, révélant un état intermédiaire de l'objet, comme si nous assistions au processus surnaturel de la genèse de l'objet final et fonctionnel à partir de la roche matrice.

Le noir est apparu comme la couleur la plus juste et la plus forte pour ces objets. Ici, le noir n'est plus un traitement de surface, c'est une matière épaisse, lourde, palpable. Le noir supprime toute forme d'ancrage et d'appartenance à une culture, une société et une époque précises. Il crée une ombre, une silhouette qui absorbe la lumière et brouille les contours, l'origine et le dessein de l'objet. D'où provient-il, quelle créature ou phénomène en est à l'origine, à quelle époque a-t-il été créé ?

Pièces exposées :
Fusion Mirror #3
Pierre, miroir, 2016

Thomas Fougeirol

Thomas Fougeirol considère le tableau comme espace où agir.
Au fur et à mesure de sa pratique et de ses nombreuses expérimentations, il affine son geste pour donner à comprendre la matière, son épaisseur dessinant le mouvement et l'acte créatif brut.
Le noir accompagne le geste pour offrir deux visions de l'œuvre : de loin les tableaux semblent lisses, presque photographiques ; de près, ils deviennent charnels et imposent leur texture picturale, nous projetant au cœur d'un atelier ou évoquant un fragment de sol lunaire.


Pièces exposées :
Sans titre, Technique mixte sur toile

Didier Fiuza Faustino

Un espace-temps propice aux questionnements et positionnements.
Un noir statutaire pour chercher sa place.

« Ce qui m'intéresse, c'est l'ergonomie. Tout mon travail tourne autour de la question de l'espace, et donc de l'assise. Ce sujet est souvent celui des designers, mais aussi, historiquement, des architectes. L'espace, tel que je le conçois, est fait pour être occupé et non traversé. Je cherche à installer des écueils pour arrêter les mouvements. »
« Le design est associé à l'efficacité, à la fonctionnalité. Or mes objets sont des fantasmes de design, des éléments de questionnement. L'ergonomie y est faussée, on ne sait pas comment s'asseoir ». Didier Fiuza Faustino

Ce salon en cercle permet de dialoguer tout en étant obligé de se positionner entre deux assises, limitant et ouvrant ainsi la conversation, prenant modèle sur nos vies en société, naviguant souvent entre deux rives de compromis.


Pièce exposée :
Sympathy for the Devil, 2007


José Lévy


José Lévy aime la nature, surtout en ville.
Son arbre propose ici une version nocturne, plongée dans la nuit d'un élément naturel.

L'image de l'arbre appartient à l'inconscient collectif, à nos souvenirs communs. Cette forme universelle devient symbolique, elle permet d'y imaginer tour à tour un autre usage, cabane, monstre de la nuit… Notre imaginaire parvient sans peine à déplacer la fonction de cet objet organique.
Il devient ainsi un luminaire ou une coiffeuse, revêtant un statut d'Icône.


Pièce exposée :
Le Miroir au Lampion, résine laquée

Louisélio


Louisélio donne vie à des familles d'objets dont les pièces se ressemblent, sans pourtant être identiques. La matière, les formes et les couleurs sont sans cesse revisitées, conférant à chaque nouvelle création un caractère unique et précieux.
La maîtrise de la technique du grès émaillé permet à Louisélio de façonner des créations raffinées. Dans cette collection, le noir souligne les courbes pures et harmonieuses des céramiques.


Pièces exposées :
13 pièces en grès émaillés, 2017

Nathalie Lété

Le noir est très rare dans l'univers coloré de Nathalie Lété, inspiré par l'enfance et l'onirisme de nos souvenirs.

Ses algues façonnent un monde sous-marin mystérieux et angoissant. La matière revêt des nuances de noir incarnant la bathophobie (phobie des profondeurs) de l'illustratrice, son inquiétude de ne pas savoir de quoi se composent exactement les fonds marins. Dans cette série de céramiques, tous les coloris organiques ont été assombris.


Pièces exposées :
Algues, rocaille, mousse, cailloux en céramique

Marta Bakowski

Dans le monde du mobilier et de l'accessoire, le noir est omniprésent car il demeure une option sobre, intemporelle. Laqué, mat, texturé, translucide..., il offre à nos objets un caractère tantôt chic, tantôt classique ou graphique.

L'applique Sorcier s'inspire des masques Fang du Gabon. Elle a, au-delà de sa fonction pratique de luminaire, une réelle présence culturelle. Sa simplicité et sa géométrie lui confèrent un caractère sculptural, tandis que la couleur annonce sa personnalité. Ainsi l'applique noire se démarque des autres versions (polychromes) par son esprit obscur, mystérieux, presque autoritaire, suggérant la sorcellerie de pratiques africaines.

Pièce exposée :
Applique murale Sorcier

Mona Oren


Passionnée par les matériaux souples, notamment par la cire blanche devenue sa matière de prédilection, Mona Oren crée des œuvres fragiles, sculptées à la main.
Chaque feuille est unique, naissant de fines couches successives de cire déposées au pinceau. Proche d'une membrane organique, la matière semble sur le point de se briser.

Ce champ de choux renvoie à la sensibilité et la sensualité de notre existence éphémère. La matière est ici luminosité de cire, engendrant la vie au milieu de l'obscurité. Elle crée un moment de calme et de beauté dans un monde noir, sombre et violent.

Pièce exposée (vitrine et cave) :
Mille et une feuilles, 2017
Cire, 250 x 400 x 50 cm. Installation sculpturale sur socle en bois et plexiglas, lumières LED

Mona Oren, en collaboration avec les étudiants de l'ISCD Master 2 Création Recherche et Innovation en Couleur


Nelly Saunier

Nature Transformée évoque avec délicatesse, raffinement et espoir, le phénomène naturel de régénérescence des sols. À travers le monde, les forêts comme les plus petits végétaux subissent des incendies impressionnants, décadence de notre monde en marche pour une industrialisation toujours plus obsédante.

Nelly Saunier, maître d'art, plumassière, s'inspire de ce miracle de la nature où apparaissent des espèces aussi surprenantes que colorées sur un sol noir calciné, pour faire éclore des fleurs-papillons synonymes de cette poésie et de cette magie pleine de promesses.


Pièce exposée :
Nature Transformée, bois, plumes, 2017

DANS LA VITRINE

Alfredo Da Silva


Alfredo Da Silva rythme la lumière et dompte l'ombre comme une signature, geste fort d'identité. Cet objet design utilise le noir pour révéler ses courbes et ses profondeurs, transformant l'obscurité en scène de ballet pour habiter nos intérieurs.

La lampe devient sculpture, combinant l'intention et le geste en une forme à la fois contrôlée et improvisée.

Pièce exposée :
Lampe Chorégraphie

PERFORMANCE CULINAIRE

Julie Rothhahn


Julie Rothhahn pose un regard de designer sur la nourriture qu'elle envisage comme matériau à modeler, à mettre en scène. L'aliment devient sensible, parfois affectif, régressif voire transgressif. La performance, conçue pour la Biennale Passage(s), s'est déroulée le 10 mars 2017 à la Fondation espace écureuil.

Performance Extranoir, 2017

« Cette installation se dessine grâce à des talents multiples où la seule ambition est de rencontrer et bouleverser le public pour questionner ou épouser le coloris Noir unique et universel ».